Devant le retour des violences sociales à Orange, la CFE-CGC relance l’Observatoire du Stress et des Mobilités forcées 

L’Observatoire du Stress et des mobilités forcées à France Télécom a été crée en 2007 par la CFE-CGC et SUD. 

Il est à l’origine des travaux qui ont permis de comprendre les mécanismes de violence sociales mise en oeuvre chez France Télécom, qui ont conduit certains collègues à mettre fin à leur jour. 

Sa collecte de données, ses enquêtes, ses études, ses ouvrages, ses conférences ont permis de disposer des informations et des outils nécessaires pour mettre fin à la spirale infernale lorsque l’équipe Lombard a été écartée par l’Etat. 

La nouvelle équipe, mise en place progressivement depuis deux ans, maitrisant assez mal la culture et les métiers d’Orange, adopte une politique de violence sociale aux analogies troublantes avec celles de l’époque Lombard. 

L’obsession de la réduction des couts, la volonté de recourir aux délocalisations, à la sous-traitance, et de supprimer des emplois en France est de retour. 

Devant la dissimulation des informations concernant les situations dramatiques et la monté de l’inquiétude du personnel, la CFE-CGC Orange, 1ère organisation syndicale a écrit aux autres organisations pour leur proposer de relancer l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées. 

Un plan stratégique qui génère une perte de sens au travail 

Le plan stratégique 2025 n’a de stratégique que le nom. Plus 9% de cash-flow par an et une augmentation de dividendes sonnent tristement comme le plan NExT (Nouvelle Expérience des Télécoms) initié par Didier Lombard. Un plan visant à faire des économies, en se séparant du personnel, pour servir des dividendes en hausse aux actionnaires. 

Sans perspective ni propositions d’avenir le personnel est déstabilisé accentuant une sensation de mal être liée à la multiplicité des plans de réorganisation. 

Orange Business : un Plan Social maquillé en PDV (plan de départ volontaire) 

Devant les propositions indécentes de la Direction, la CFE-CGC, majoritaire à 54% a refusé de signer un accord de rupture conventionnelle collective. 

La Direction a décidé de demander une autorisation administrative pour obtenir un PDV. L’administration a obligé la Direction à améliorer ses conditions. 

Pour autant, la Direction a annoncé aux personnels que quoi qu’il en soit, les postes identifiés pour le PDV seraient supprimés. En conséquence, il ne s’agit nullement d’un PDV, mais bien d’un plan social (PSE) que la Direction, tente d’habiller en PDV pour bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux pour diminuer le coût des départs. 

Les emplois ne sont nullement supprimés en raison d’une forte décroissance de l’activité, mais font l’objet d’une délocalisation à l’Ile Maurice, à Madagascar ou en Inde. 

La Direction, comme à l’époque Lombard entend utiliser la faille qui existe dans le statut de la fonction publique pour organiser la mobilité forcée, tant fonctionnelle que géographique, des fonctionnaires dont le poste est supprimé. 

Les personnels visés par une suppression de poste se verront soumis à de très fortes pressions : partir avec un chèque via le PDV, choisir un poste de moindre intérêt (aucun dispositif de reclassement digne de ce nom n’étant prévu) ou être licencié… 

Ce contexte anxiogène a-t-il joué un rôle dans le suicide de notre collègue à Rennes ? Une expertise indépendante a été votée par le CSE pour déterminer un éventuel lien avec l’environnement professionnel. 

Orange Bank, une fermeture violente 

Sans avoir été capable d’expliquer l’arrêt des activités financière en France (Orange Money affiche une croissance jamais atteinte en Afrique), autrement que par de simples économies court-termismes. La Direction entend mettre en oeuvre un PSE au rabais, visant à licencier au moindre coût le personnel et transférer habillement les clients à BNP Paribas en contournant les obligations liées au transfert d’un fonds de commerce. 

Décidé à ne pas sérieusement mettre en oeuvre ses obligations légales, la Direction a choisi le cabinet Alixio, dont la réputation comme prestataire zélé du patronat n’est plus à faire, pour s’exonérer de rechercher de nouveau un partenaire dans le cadre de la Loi Florange. 

Les personnels du site d’Amiens sont particulièrement angoissés par la fermeture de l’activité et peu d’entre eux s’imaginent devenir de simples vendeurs de téléphonie. 

Le personnel des boutiques pour qui Orange Banque constituait une source de part variable est également impacté, sans qu’aucune compensation ne soit prévue, ce qui crée en cette période d’inflation, une baisse significative de revenu les mettant en situation de stress. 

Un plan immobilier d’ampleur 

Avec l’ambition de réduire les surfaces tertiaires de 26% d’ici 2025, la Direction supprime un nombre important de sites en densifiant ceux qu’elle entend conserver. 

Les temps de transports vont exploser et l’inconfort des bureaux va s’accroitre. Le télétravail est un refuge que les personnels demandent et que la Direction refuse. 

Alors que le budget immobilier ne représente que 8% du coût de la masse salariale, une réduction de 30% des coûts est annulée par une perte de productivité de 2,5%, d’ores et déjà supérieure en raison des sites retenus par la Direction. 

Perte de qualité de vie au travail et dégradation de la vie personnelle sont les conséquences directes de ce plan immobilier inconséquent. 

Relance de l’Observatoire 

A la veille de la sortie du film « Par la fenêtre ou par la porte », que la CFE-CGC Orange a co-financé, qui revient sur les événements qui ont conduit aux tragédies de la fin des années 2000, la CFE-CGC Orange a proposé aux autres organisations de relancer l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées pour organiser la collecte de l’information nécessaire, la remontée des alertes et le décompte des incidents. 

Fort de l’expérience acquise, l’Observatoire du Stress s’appuiera sur les grands cabinets d’expertise dans le domaine social mais aussi sur des psychologues, des sociologues, des chercheurs en organisation du travail… 

Il appartient aux organisations syndicales de se mobiliser pour éviter une nouvelle crise sociale qui mettrait à mal le personnel et notre entreprise. 

Le site de l’Observatoire du Stress qui va progressivement se déployer est accessible à l’adresse suivante : http://www.observatoiredustress.org 

CONTACTS : 

Vous pouvez : 

À PROPOS DE LA CFE-CGC ORANGE 

La CFE-CGC Orange défend tous les personnels du Groupe Orange, employés, maîtrises et cadres, en France et à l’étranger. 

Depuis les élections de novembre 2019, la CFE-CGC Orange est la 1ère organisation syndicale du groupe Orange avec une représentativité de 27,28%. Les listes conduites par la CFE-CGC Orange pour les élections de décembre 2021 au Conseil d’administration d’Orange ont rassemblé 33,22% des suffrages exprimés, tous collèges confondus. 

Depuis fin 2017, elle détient le siège représentant les cadres au Conseil d’Administration d’Orange et depuis mai 2020, le siège d’administrateur représentant les personnels actionnaires du Groupe Orange. 

Depuis les premières élections au Comité d’Entreprise de France Télécom SA en 2005, la CFE-CGC progresse à toutes les élections. À son score de 26,08% en novembre 2019 en maison mère, s’ajoute une forte représentation dans les filiales : 53,31% sur l’UES Orange Business Service, 39,76% chez BuyIn, 50% chez Globecast, 61,64% chez Orange Bank, 40,37% chez Protectline, 24,12% chez Orange Marine et 44,07% chez Orange Lease, 39,90% chez Sofrecom, plus de 30% chez Orange Concession. 

Pour défendre l’intérêt collectif des personnels, la CFE-CGC Orange intervient dans le dialogue social au sein du Groupe, où elle défend prioritairement l’emploi et les conditions de travail, convaincue que des personnels bien traités contribuent plus efficacement à la réussite économique de l’entreprise et qu’il faut donc mettre en place un management réellement « gagnant/gagnant ». Elle intervient aussi régulièrement sur la stratégie industrielle et financière, et sur les questions réglementaires, qui ont un impact fort sur la pérennité de l’entreprise. 

Parmi ses actions clefs, on peut citer : 

  • l’initiative de la mise en place de l’Observatoire du Stress en 2007, qui a permis de mettre en évidence le lien entre un management dévoyé et la crise des suicides intervenue sous le mandat de Didier Lombard, lequel, avec 6 autres prévenus, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel. Les audiences ont eu lieu du 6 mai au 12 juillet 2019. Le jugement rendu le 20 décembre a condamné l’ensemble des prévenus pour harcèlement moral institutionnel ou complicité. 
  • des propositions d’acquisition dans le domaine du service informatique pour faire d’Orange Business, un acteur leader du marché. 
  • le doublement des droits de vote en AG pour les personnels actionnaires, qu’elle a fait activer dès la promulgation de la Loi Florange. 
  • l’obtention d’une offre réservée aux personnels de vente d’actions Orange à prix préférentiel, ce qui a conduit les personnels à disposer de plus de 7% du capital et 11% des droits de vote. 
  • l’élaboration de résolutions pour les AG visant à baisser le dividende, dont le niveau actuel obère la capacité de l’entreprise à se redéployer. 
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